Comment arrêter de trop penser, de trop réfléchir, de perdre du temps dans nos boucles mentales (mental loops en anglais)? Des études ont démontré notamment que les personnes sensibles ont une activité cérébrale électrique et neurochimique supérieure quand il s’agit de processer une information. Elles le font de manière plus complexe… et compliquée.
La capacité de réflexion est un principe admirable et une qualité essentielle du leadership, elle mène à des résultats exceptionnels. Mais trop réfléchir à prendre une décision, ou tergiverser, peut mener à développer encore plus de stress et une sensation d’être complètement dépassé.e.
Dans un article qu’elle a publié récemment dans la HBR, Melody Widling, auteure et coach, nous invite à repenser notre processus de décision. https://hbr.org/2021/02/how-to-stop-overthinking-everything
Voici 5 façons de stopper le cercle vicieux du « trop réfléchir » :
- Mettre le perfectionnisme en sourdine
Le besoin de perfection inhibe notre capacité à prendre des décisions rapidement et efficacement parce que le perfectionnisme travaille sur la base du « tout ou rien ».
Posez-vous les questions suivantes pour inverser cette tendance :
– Quelle décision aura l’impact le plus positif sur ma liste de top priorités ?
– De toutes les personnes à qui je voudrais plaire, quelle est celle que je ne veux pas décevoir ?
– Quelle est LA chose aujourd’hui que je peux faire et qui me rapprochera de mon objectif ?
– Sur base des informations dont je dispose en ce moment, quelle est la meilleure prochaine étape ? - Remettre le problème à sa juste place
Certaines décisions méritent que vous y réfléchissiez, d’autres pas.
Avant de passer un appel ou d’envoyer un email, écrivez quels buts (objectifs), priorités et personnes vont être impactés. Ceci vous aidera à faire le tri entre ce qui est utile et ce qui ne l’est pas. - Tirer parti du pouvoir sous-estimé de votre intuition
Le cerveau analyse une situation, évalue vos expériences et ensuite prend une décision, la meilleure en fonction du contexte. Ce processus est automatique et plus rapide que la pensée rationnelle, ce qui revient à dire que l’intuition est un outil non négligeable dans la prise de décision.
En fait, la recherche démontre que pairer l’intuition à la pensée analytique aide à prendre une décision plus rapidement et efficacement, tout en donnant plus confiance dans les choix que vous faites. - Limiter la fatigue décisionnelle
Vous prenez des centaines de décision par jour (comme quoi manger au petit-déjeuner à la réponse que vous allez donner à un email) et chacune de ces décisions appauvrit votre réservoir de ressources mentales et émotionnelles. Plus vous serez fatigué, plus vous aurez tendance à trop réfléchir. Créez des routines et rituels pour conserver vos ressources intellectuelles. Recherchez des opportunités d’éliminer certaines décisions. - Construire des contraintes créatives
Vous avez déjà entendu parler de la Loi de Parkinson ? https://references.lesoir.be/article/loi-de-murphy-loi-de-parkinson-les-5-lois-de-l-efficacite-au-travail/ Elle s’applique à la gestion du temps et de carrière. En gros, elle stipule que lorsqu’on ne se fixe pas de deadlines pour une tache ou une décision, elles s’éternisent.
Exemple : Vous devez faire une présentation et vous vous donnez un mois pour la réaliser ; elle vous prendra bien un mois. Mais si vous n’aviez qu’une semaine pour la préparer, vous l’auriez terminée plus vite. Autrement dit : plus on a le temps de faire quelque chose, plus on prend du temps à le faire.
La solution ? Décidez d’un jour et de l’heure à laquelle vous communiquerez votre décision. Inscrivez-le à votre calendrier, mettez un rappel dans votre smartphone. Mieux : contactez la personne qui attend votre décision et faites-lui savoir quand vous la lui donnerez.
Une fois que vous aurez appris à maîtriser votre tendance à trop réfléchir, vous serez en mesure d’exploiter votre sensibilité pour la superpuissance qu’elle peut être.