En quoi pratiquer la gratitude peut nous rendre plus heureux ? Selon Ciceron « la gratitude n’est pas seulement la plus grande des vertus, mais la mère de toutes les autres ». Comme les philosophes antiques, du moyen âge et des temps modernes, les philosophes d’aujourd’hui continuent de s’intéresser de très près à la gratitude. Ce n’est cependant qu’à partir des années 2000 que les sous-jacents psychologiques en ont été étudiés grâce aux recherches conduites par le Dr. Robert Emmons.
Mais qu’est-ce que la gratitude en fait ? D’où vient-elle ? Pourquoi certaines personnes semblent naturellement plus reconnaissantes que d’autres ? Et existent-ils d’autres façons de cultiver nos sentiments de gratitude ?
Avant de vous parler du cadeau « Le Calendrier de l’Avent inversé de la gratitude » que je vous ai préparé, faisons un retour sur les résultats de plusieurs études scientifiques.
Ainsi, il existe un certain nombre de facteurs cognitifs, de personnalité, de culture, d’éducation et de genre qui peuvent « influer sur la mesure avec laquelle une personne ressent de la gratitude dans une situation. (…) Les jeunes filles et les femmes seraient plus susceptibles de rapporter des émotions de gratitude sans doute parce qu’à l’heure actuelle, dans nos cultures occidentales, les jeunes garçons et les hommes associent probablement encore la gratitude à de la faiblesse et de l’endettement. » (https://ggsc.berkeley.edu/images/uploads/GGSC-JTF_White_Paper-Gratitude-FINAL.pdf)
Outre les bénéfices sociaux liés à la gratitude, les bénéfices individuels ont eux aussi fait l’objet de recherches. Ainsi certaines d’entre elles tendraient à démontrer que les personnes qui pratiquent la gratitude seraient en meilleure santé, ce qui encouragerait tout un chacun à s’exercer davantage à la pratiquer. D’autres recherches révèlent aussi des liens entre la gratitude et des éléments du bien-être psychologique.
Dans un article scientifique controversé, les Docteurs Robert Emmons et Michael McCoullough (2003), postulent que la gratitude est un processus cognitif en deux étapes : la première qui consiste à reconnaître le résultat positif et la deuxième qu’il y a une source externe à ce résultat positif. Ceci s’expliquerait par le fait que la gratitude est donc souvent considérée comme une émotion interpersonnelle, mais pas que… Les auteurs pointent aussi que certains d’entre nous peuvent éprouver des émotions de gratitude envers la nature, les animaux, les circonstances de la vie, la météo, etc.
La gratitude serait donc une « émotion qui nous motive et un excellent moyen d’équilibrer l’état d’esprit négatif que l’incertitude engendre ». (https://www.guywinch.com/books/emotional-first-aid/). En exprimant de la gratitude, notre cerveau libère de la dopamine et de la sérotonine, deux hormones qui nous font nous sentir plus légers et heureux.
Vivre dans un état constant d’incertitude, c’est comme courir une course sans ligne d’arrivée ou compléter un puzzle sans image de référence. Tout semble flou, et le pire semble possible. Si nous voulons prendre soin de notre bien-être psychologique durant cette pandémie, il est important de comprendre comment déclencher cet arsenal de dopamine et de sérotonine que nous avons à notre disposition.
Nous éprouvons de la gratitude lorsque nous passons de ce que nous n’avons pas à ce que nous faisons, et lorsque nous prenons le temps d’apprécier et de remercier ce et ceux qui ont contribué à l’abondance dans nos vies. Pensons à notre esprit comme à notre système digestif : ce que nous lui donnons influence comment nous nous sentons ! Ainsi quand nous submergeons notre esprit d’un flot constant d’inquiétudes, de ressentiment et d’autocritique, cela impacte négativement notre bien-être mental. Pratiquer la gratitude est donc pour notre esprit égal à une séance d’entraînement physique et un bon plan alimentaire.
Quels sont les bienfaits de la gratitude ?
- Eprouver de la gratitude nous permet de célébrer le moment présent.
- La gratitude bloque les émotions négatives et toxiques.
- Les personnes éprouvent de la gratitude sont plus résistantes au stress.
- Ces mêmes personnes éprouvent envers elles-mêmes un sentiment d’accomplissement personnel plus élevé.
Simplement parce que la gratitude est bonne pour nous, cela ne veut pas dire que tout est toujours facile. Pratiquer la gratitude peut être en contradiction avec certaines tendances psychologiques très fortement ancrées en nous. Par exemple, le biais d’autocomplaisance qui signifie que quand de chouettes choses nous arrivent, nous prétendons que c’est grâce à quelque chose que nous avons fait, mais face à un évènement négatif, nous accusons aussitôt les autres et les circonstances. (https://www.youtube.com/watch?v=Cl5i1skE3vg&feature=emb_title)
Donc, si nous désirons ressentir de la gratitude, nous devons dévier notre attention sur les choses pour lesquelles nous éprouvons de la reconnaissance.
Différentes pratiques de gratitude ont prouvé leur efficacité : que ce soit répertorier ses bénédictions dans un Journal de Gratitude ou encore écrire des « lettres de gratitude » à des personnes que nous n’avons jamais vraiment remerciées.
Faisons une pause et réfléchissons…
Quand nous nous sentons coincés dans un état permanent d’inquiétude par rapport à ce qui ne tourne pas rond autour de nous, essayons de faire une pause et de nous poser une ou deux questions parmi celles de la liste ci-dessous :
- Qu’est-ce que j’ai appris récemment qui m’a aidé à grandir ?
- Quelles opportunités se présentent à moi aujourd’hui et pour lesquelles je suis reconnaissant ?
- Quelles sont mes habiletés physiques que je prends pour argent comptant ?
- Qu’est-ce que j’ai vu aujourd’hui ou les jours avant que j’ai trouvé beau ?
- Avec qui est-ce que je suis content de travailler ?
- Avec qui n’ai-je pas vraiment parlé depuis longtemps mais dont la disparition me désolerait ?
- Dans quel domaine suis-je meilleur aujourd’hui qu’il y a un an ?
- Quel objet est-ce que j’utilise tous les jours et que je suis reconnaissant d’avoir ?
- Quelles sont les trois choses pour lesquelles je ressens de la gratitude maintenant ?
En écrivant consciemment nos réponses à ces questions, nous redirigeons notre attention sur ce qui nous fait éprouver de la gratitude.
Et si vous commenciez sans plus attendre à pratiquer la gratitude ? La période de l’Avent peut y être propice. Téléchargez le modèle d’étiquettes à découper et les instructions dans les 2 documents que je laisse ci-dessous.
Si nous voulons être en mesure de continuer à courir dans cette course sans ligne d’arrivée claire, nous devons apprendre à mieux prendre soin du coureur. Bien qu’il n’y ait pas de solution unique, apprendre à déclencher la gratitude peut nous aider à faire face en cours de route.