Pensez à une situation conflictuelle au travail et aussitôt vous avez le/la coupable en tête : un collègue passif-agressif, une collègue incompétente, etc…
Si vous désirez gérer les situations conflictuelles sur votre lieu de travail, vous ne pouvez pas commencer par désigner quelqu’un d’autre. Il faut comprendre votre propre rôle et ce que vous pouvez faire pour briser le cercle vicieux. Celui-ci commence généralement par générer de la frustration et du stress et cela se termine en conflit.
Les challenges constants cultivent notre sentiment de frustration.
Nous sommes souvent enterrés sous une avalanche de problèmes. Nous ne possédons pas toujours les ressources (externes et internes) nécessaires pour bien faire notre travail. Et nous désignons donc comme responsables les changements incessants et la culture d’entreprise.
Les émotions « toxiques » provoquent du stress.
Peur et colère sont des émotions qui peuvent devenir destructrices. Elles servent de système d’alarme pour nous signaler un danger imminent. Quand cette alarme retentit, notre corps se met aussitôt en état d’alerte. Ce serait tout à fait normal si cela nous arrivait quelquefois et nous sauvait d’un réel danger. Malheureusement beaucoup d’entre nous sont en hyper-alerte tout le temps. Il en résulte à la longue un désengagement, un sentiment d’anxiété et notre cerveau ne fonctionne plus correctement.
Le stress nourrit le conflit et celui-ci cultive la colère, la rancune et le mécontentement.
Comme il est facile de se convaincre que le stress n’est pas si mauvais finalement ! Mais lorsque nous sommes en permanence sous stress, notre faculté de raisonnement complexe et nos aptitudes sociales en souffrent. Notre habileté à processer et à utiliser l’information est compromise. Nous éprouvons de plus en plus de difficultés à nous montrer flexibles et ouverts d’esprit. Nous sur-réagissons au moindre fait mineur, tout le monde est une menace. Nous allons donc très probablement générer plus de problèmes qu’en résoudre.
Un processus en étapes pour interrompre le cercle vicieux :
- Développer la conscience de soi
Pour briser le cycle stress-frustration-conflit, commençons par analyser et reconnaître ce qui nous cause de la peur et de l’anxiété.
Prenons le temps et montrons-nous curieux et courageux afin de reconnaître les types de situations (et de personnes) qui nous envoient dans la stratosphère.
Plus nous apprenons à propos de nos déclencheurs, mieux nous contrôlerons nos réponses à ceux-ci. - Utiliser le self-contrôle émotionnel
Une fois conscients des émotions qui engendrent nos comportements, nous pouvons commencer à utiliser une autre (importante) compétence de l’intelligence émotionnelle : le self-contrôle émotionnel afin de ne pas être pris en otages par notre amygdale. - Construire plus de liens au travail
Arrêtons de voir nos interactions en termes de « recevoir » et remplaçons cela par plus de « donner ».
Voici quelques astuces pour vous aider à mettre ces 3 étapes en place dans votre vie quotidienne :
- Construisez des moments de mindfulness dans votre vie de tous les jours.
Même quelques minutes de respiration lente et profonde plusieurs fois par jour vous aidera à clarifier votre esprit, à vous calmer et ainsi choisir vos actions avec plus de discernement. Il existe des applications gratuites online pour smartphone pour vous aider dans cette démarche. - Planifiez des moments d’auto-réflexion.
Cela aide grandement à la conscience de soi et au self-contrôle. Trouver le temps de réfléchir à nos opinions et actions, est difficile dans notre emploi du temps surbooké et notre actuel style de vie. Commencez donc petit : par exemple, prenez 20 minutes à la fin de chaque semaine pour réfléchir à vos victoires (même petites) et vos difficultés (ici, n’y passez pas trop de temps pour ne pas vous (re)mettre à stresser inutilement). - Puisez dans votre réserve d’empathie et de bienveillance naturelles.
Se sentir concerné, éprouver de l’empathie envers quelqu’un et s’exprimer avec bienveillance nous aide à nous épanouir.
Afin de vous aider à comprendre mieux le point de vue de l’autre, pensez plutôt en ces termes :- Qu’est-ce qu’il/elle pense et ressent face à cette situation ?
- Comment sommes-nous pareils et différents ?
- Que puis-je faire pour qu’il/elle se sente mieux face à cette situation et à propos de moi ?
Les émotions sont une indication de notre état interne, de ce qui se passe en nous face à un stimulus extérieur. Elles sont nécessaires et nous font savoir quand une situation n’est pas OK. Le comportement qu’elles engendrent est sous notre responsabilité. Accueillir une émotion, la faire vivre pour mieux se comprendre, est primordial dans la gestion des conflits.
Finalement, autant il est bien tentant de s’en prendre aux autres et de les blâmer pour ce qui ne va pas dans notre vie, le meilleur moyen de rendre notre travail plus agréable et notre expérience plus intéressante, c’est en nous appuyant sur notre empathie, en apprenant à prendre soin des autres et de nous-mêmes et en acceptant la responsabilité de nos sentiments et de nos actions.